Qu’est-ce que le zona ?

Le zona est une maladie virale qui peut atteindre toute personne ayant eu la varicelle dans le passé. Il est la conséquence d’une réactivation du virus de la varicelle-zona (VZV), qui appartient à la même famille que celui de l’herpès. Après la varicelle, le virus reste « endormi » pendant des années ou des décennies dans les ganglions nerveux situés le long de la colonne vertébral. Ill peut se réveiller, sans que l’on sache encore exactement pourquoi (cela se produit souvent lors d’une baisse des défenses du corps contre les infections ou d’un stress important), provoquant ainsi le zona. Il touche davantage les personnes âgées de plus de 45–50 ans.

Vigilance quant aux facteurs de risque

Les formes les plus graves et les plus douloureuses du zona touchent surtout les personnes âgées ou les adultes atteints de maladies qui affaiblissent le système immunitaire (défenses de l’organisme), notamment lors :
de cancer et/ou traitement de chimiothérapie anticancéreuse
de greffe d’organe
d’infections (grippe, pneumonie, VIH/sida, etc.)
de prise d’un médicament dérivé de la cortisone (corticoïdes).

D’autres facteurs tels qu’un stress ou un choc physique ou psychologique (traumatisme), ou encore une exposition importante au soleil, peuvent favoriser la survenue du zona.

Les symptômes

bien être de la personne ageeCette maladie virale se présente sous la forme d’une éruption cutanée douloureuse (brûlure, décharge électrique ou élancements aigus), d’un côté du corps, qui peut aussi évoluer en une atteinte nerveuse, responsable de douleurs variables en intensité et en durée. Sans traitement, les lésions de la peau disparaissent en moyenne en trois à quatre semaines. Quant aux douleurs, elles requièrent parfois un traitement prolongé de plusieurs semaines.

La plupart du temps, une personne n’aura la plupart du temps qu’une seule crise de zona au cours de sa vie. Cependant,  il n’est pas exclu que le virus se réveille de façon répétée.

Dans sa forme classique, le zona est caractérisé par une éruption vésiculeuse cutanée d’un seul côté.

Dans sa forme atypique, le zona peut concerner plusieurs dermatomes (zone innervée par les fibres nerveuses sensitives d’une seule racine nerveuse) ou se limiter à une ou deux vésicules ; par exemple dans le cas du zona lombaire, les vésicules peuvent se localiser au talon ou sur la fesse.

Chez l’adulte, plusieurs symptômes sont possibles :

  • des douleurs aiguës, parfois très vive, dans la zone de la peau correspondant aux nerfs atteints, d’intensité et de durée variables, qui accompagnent souvent l’éruption cutanée. Elles sont parfois le seul symptôme du zona (une sensation de brûlure peut même apparaître une à deux semaines avant l’éruption cutanée).
    Les douleurs associées au zona peuvent prendre plusieurs formes (brûlures, décharges électriques, élancements aigus). Elles peuvent croître en intensité avec l’évolution de l’infection, être constantes ou intermittentes, voire ne se déclencher qu’à l’effleurement de la peau ou n’être qu’une sensation désagréable entraînant le désir de se gratter (sensation prurigineuse).
  • des démangeaisons, parfois ressenties à l’endroit où le zona va se manifester.
  • une hypoesthésie (diminution de la sensibilité) ou une hyperesthésie (exacerbation de la sensibilité)
  • une fièvre modérée (38°C) et une fatigue, qui font penser à un début de grippe.
  • une éruption en « placards »au début du zona, avec l’apparition d’une rougeur de la peau, suivie par des vésicules contenant un liquide (les mêmes que lors de la varicelle). Pendant quelques jours, l’éruption s’étend plus ou moins le long de la région nerveuse concernée. Il se produit en général deux ou trois poussées réparties sur deux à trois semaines.

Les vésicules peuvent évoluer de deux manières différentes : soit elles saignent et forment des croûtes, soit le liquide devient progressivement trouble et les vésicules flétrissent en deux à trois jours puis se transforment en croûtes qui tombent après une dizaine de jours, laissant parfois la place à une zone de peau dépigmentée (cicatrice blanche) ou à une zone d’hyperpigmentation (cicatrice brune).

Localisation

le zona se manifeste quasi toujours sur un seul côté du corps, à gauche ou à droite.

  • L’emplacement dépend de la région le long de la colonne vertébrale où se trouve le ganglion nerveux servant de réservoir au virus. Tous les nerfs du corps sont susceptibles d’être atteints, mais la maladie apparaît plus souvent dans certaines régions :
    sur le dos et la poitrine (zona thoracique) : c’est la forme la plus fréquente. Le zona se développe le long d’un nerf intercostal (nerf qui chemine le long d’une côte), et les symptômes se manifestent dans la région thoracique.
  • au niveau de la tête (zona céphalique) ou du cou (zona cervical) : dans ce cas, l’éruption touche la nuque, le cou, le cuir chevelu, parfois le bras.
  • plus rarement, la maladie apparaît sur le front, le haut du nez ou les paupières (zona ophtalmique) pouvant aller jusqu’à atteindre la cornée (partie antérieure transparente du globe oculaire), avec un risque important pour la vision.
  • très rarement, le zona touche l’oreille (zona auriculaire).

Ces deux dernières formes peuvent avoir des conséquences graves et une consultation dans les meilleurs délais s’impose afin de débuter le traitement au plus vite.

Attention sur la transmission possible

femme-enceinteBien que le zona ne soit pas une maladie contagieuse, une transmission entre individus est possible par contact avec le liquide contenu dans les vésicules et les croûtes, après apparition des lésions cutanées. La transmission peut se produire lorsqu’on se frotte les yeux, la bouche ou le nez, par exemple, avec une main contaminée par le liquide des vésicules.
Si une personne a eu la varicelle, elle ne court aucun risque. Par contre, si elle ne l’a jamais eue, elle risque d’attraper la varicelle.

Cette maladie est dangereuse pour les personnes qui ont des défenses diminuées contre les infections, comme les enfants ou les adultes qui suivent une chimiothérapie (contre un cancer) ou prennent un traitement de cortisone. En cas de zona, il faut également éviter tout contact avec une femme enceinte qui n’a jamais eu la varicelle car cette infection peut avoir de graves conséquences sur le fœtus.

Traitement

Adultes de moins de 50 ans

Les adultes âgés de moins de 50 ans qui ne souffrent pas de forme grave de zona n’ont pas besoin de prendre un médicament antiviral ; seuls des antalgiques (médicaments contre la douleur) et des mesures d’hygiène spécifiques sont nécessaires .

Adultes dès 50 ans et lors de formes graves de zona (par exemple zona ophtalmique)

Dans ces situations, le traitement comporte :

  • des antiviraux à prendre au plus vite dans les 72 heures après l’apparition des premiers symptômes pour diminuer le risque de complications, accélérer la cicatrisation (gain de un à deux jours) et diminuer l’intensité des douleurs aigües
  • des antidouleurs, à prendre le plus tôt possible, pour diminuer le risque de douleurs chroniques.

Soins locaux et mesures d’hygiène

Les traitements doivent être combinées à de bonnes mesures d’hygiène :

  • se laver les mains le plus souvent possiblese-laver-les-mains
  • se couper les ongles pour éviter toute surinfection des lésions par des bactéries en cas de grattage.
  • assécher les lésions cutanées avec du savon antiseptique (Hibiscrub, Hexomedine), ce qui permet en même temps une désinfection locale
  • tamponner les vésicules avec du coton et si possible laisser sécher à l’air libre. Sinon, couvrir les vésicules de compresses sèches, mais éviter tout pansement occlusif qui maintient l’humidité, retarde la cicatrisation et favorise les surinfections par des bactéries

Prévention

Il n’existe aucune prévention médicamenteuse du zona. Les antiviraux ne peuvent pas être pris à titre préventif.