epanouissement-homme-ageIl est important de suivre la personne âgée dans son évolution physique, social et psychologique. Le médecin, le patient ainsi que les personnes accompagnantes feront ainsi régulièrement le point pour identifier les besoins immédiats et futurs, tant en terme d’accompagnement que de soins. Il s’agit de définir un véritable projet de vie, pierre angulaire d’une bonne prise en charge grâce à une écoute attentive des signes d’évolution et des souhaits exprimés par la personne.

Lorsque la perte d’autonomie le permet et que certains aménagements rendent cela réalisable, le maintien à domicile est le plus souvent le souhait premier des personnes âgées. Par la suite, lorsque la perte d’autonomie est plus importante ou lorsque la vie à domicile devient trop compliquée, des solutions de placement en maisons spécialisées (notamment les Etablissements d’Hébergement pour les Personnes Agées Dépendantes EPAHD) peuvent être mises en place.

Adapter son environnement

Le domicile d’une personne âgée n’est pas toujours adapté aux difficultés qu’elle peut éprouver dans la vie quotidienne. En effet, la perte d’autonomie peut rendre les déplacements délicats, ou encore compliquer la réalisation de certains gestes. Cependant, de nombreuses solutions ont été développées ces dernières années pour permettre aux personnes âgées de vivre chez elles dans les meilleures conditions possibles.

Aménager son domicile

Un logement mal adapté aux besoins d’une personne en perte d’autonomie est non seulement inconfortable mais aussi dangereux. C’est pourquoi il est essentiel d’aménager le domicile d’une personne âgée lorsqu’elle souhaite continuer à habiter chez elle : il faut sécuriser les accès pour prévenir les chutes, aménager la cuisine pour éviter les accidents lors de la manipulation d’appareils électroménagers, adapter la salle de bain pour faciliter la toilette, réorganiser la chambre pour la rendre confortable.

Faciliter le quotidien

Certaines « aides techniques » peuvent améliorer la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie. Il existe en effet des objets adaptés pour les personnes ayant du mal à réaliser certains gestes, ainsi que des appareils conçus pour les personnes se déplaçant avec difficulté. Enfin, les systèmes de téléalarme permettent de prévenir rapidement l’entourage de quelqu’un en cas de chute ou de difficulté soudaine (l’Allocation Personnalisée d’Autonomie peut financer le service de téléalarme).

Être aidé à domicile

Pour continuer à vivre chez elle dans de bonnes conditions, une personne âgée peut avoir besoin d’une aide matérielle afin de réaliser certains actes de la vie quotidienne : se lever, se nourrir, se laver, se déplacer, faire ses courses… Les services à la personne proposent des aides variées et adaptées à la situation de chaque usager. Certaines d’entre elles peuvent être financées totalement ou en partie dans le cadre de l’APA, ou par d’autres organismes lorsque la personne n’y a pas droit.

dependanceLes services proposés

Les services d’aide pour les personnes âgées vivant à domicile concernent trois domaines : les actes essentiels de la vie quotidienne (lever, toilette, alimentation…), les activités domestiques (repassage, ménage, jardinage…), les activités sociales et relationnelles (sortir, aller chez le médecin, chez le coiffeur…).

La perte d’autonomie se caractérise par des difficultés, voire une incapacité, à réaliser seul certains actes essentiels : se lever, s’habiller, se coucher, se laver, se nourrir, aller aux toilettes, se déplacer dans son domicile. Il est possible de faire appel à un auxiliaire de vie sociale – aussi appelé aide à domicile – pour la réalisation de ces gestes. L’auxiliaire de vie sociale accompagne en effet les personnes en perte d’autonomie dans leur vie quotidienne

Comment y souscrire ?

Il existe trois modes d’intervention pour les services à domicile : l’emploi direct, le recours à un mandataire, et le recours à un prestataire. Les services à domicile sont encadrés par une réglementation qui vise à apporter des garanties aux utilisateurs : ils doivent être soit « autorisés » par le président du conseil général, soit « agréés qualité » par le préfet du département.

Les aides financières

  • L’APA à domicile

Le fonctionnement de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) est différent selon que la personne âgée qui en bénéficie réside à domicile ou est hébergée en maison de retraite. En effet, à domicile, le versement de l’Apa est lié à la mise en œuvre d’un « plan d’aide personnalisé » adapté à la situation de chaque personne.

  • Les autres aides

Les personnes âgées qui souhaitent faire appel à des services d’aide à domicile et qui ne remplissent pas les conditions nécessaires pour bénéficier de l’APA peuvent sous certaines conditions avoir droit à d’autres aides financières : aides des caisses de retraite ou l’aides légale à domicile en faveur de personnes de plus de 65 ans avec de faibles ressources octroyées sur demande auprès du conseil général.

Être soigné à domicile

La santé d’une personne âgée est fragile, et la perte d’autonomie peut rendre certains soins indispensables au quotidien. Or, de nombreuses solutions permettent d’être pris en charge à domicile et ce, quelles que soient l’intensité et la complexité des soins nécessaires : services de soins infirmiers à domicile, équipes d’hospitalisation à domicile, ou encore unités de soins palliatifs à domicile peuvent être sollicités selon la situation. Toutefois, le médecin traitant d’une personne âgée vivant à domicile reste son premier interlocuteur en matière de santé, car il a pour mission de coordonner son suivi médical.

Le rôle référent du médecin traitant

Le médecin traitant joue un rôle central dans le suivi médical d’une personne âgée résidant à domicile.

En effet, comme pour n’importe lequel de ses patients, il est chargé de coordonner son parcours de soins. C’est donc lui qui décidera de l’opportunité de faire appel à des intervenants spécialisés, qui conseillera une hospitalisation temporaire, qui enverra le cas échéant son patient consulter un médecin spécialiste, etc. C’est également le médecin traitant qui préconise de faire appel à un service de soins infirmiers à domicile

Les services de soins infirmiers à domicile

Les services de soins infirmiers à domicile ont pour vocation de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et d’éviter leur hospitalisation. Ils assurent les soins infirmiers et d’hygiène générale et aident à l’accomplissement des actes essentiels de la vie (lever, coucher, habillage, etc.)

L’hospitalisation à domicile

L’hospitalisation à domicile (HAD) est une solution transitoire, qui peut soit faire suite à une hospitalisation, soit s’y substituer. Elle permet d’assurer au domicile du patient des soins médicaux et paramédicaux importants, pour une période limitée mais renouvelable en fonction de l’évolution de son état de santé.

Être hospitalisé à domicile

Comme son nom l’indique, l’hospitalisation à domicile (HAD) est une hospitalisation à part entière – avec continuité des soins 24 heures/24 – qui se situe au domicile du patient ou dans un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Les unités de soins palliatifs à domicile

Les soins palliatifs s’inscrivent dans une démarche globale d’accompagnement des personnes en fin de vie. Ils ont pour objectif de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs sont assurés par des équipes interdisciplinaires composées de médecins, d’infirmiers, de kinésithérapeutes et de psychologues.

Accompagner un proche âgé

accompagnement-personne-ageePrès de 8,3 millions de personnes contribuent à la prise en charge d’une personne âgée dépendante ou d’une personne handicapée faisant partie de leur entourage proche. Ces « aidants » sont le plus souvent des femmes (57 %) et appartiennent surtout à l’entourage familial immédiat (enfant dans 60 % des cas, conjoint dans 25 % des cas). Selon le Guide de l’aidant publié par le ministère de la Santé, « l’aidant familial est la personne qui vient en aide, à titre non professionnel, en partie ou totalement, à une personne âgée dépendante ou une personne handicapée de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. »

Accompagner un proche âgé est une tâche qui peut s’avérer difficile d’un point de vue physique tout autant que psychologique, et de nombreuses solutions ont été développées pour accompagner et soutenir les aidants familiaux.

Prendre soin de l’autre

Il peut être difficile de trouver les bons gestes lorsqu’on est confronté à la maladie ou à la dépendance d’un proche. S’il n’existe pas de recettes toutes faites pour les aidants familiaux, quelques conseils peuvent aider à prendre soin de son proche au quotidien. Des formations destinées aux aidants de malades d’Alzheimer se développent également.

  • Aider à faire plutôt que faire à la place

Il est tentant de réaliser les gestes à la place d’une personne qui a des difficultés à les réaliser. Pourtant, le rôle d’un aidant consiste notamment à aider la personne à conserver le plus possible son autonomie, sans l’infantiliser : il faut donc l’encourager à réaliser les gestes et les activités dont elle est capable. De plus, c’est à la personne aidée de décider, dans la mesure du possible, du type et du degré d’aide qu’elle souhaite recevoir.

Aider à faire plutôt que faire à la place, c’est par exemple aider la personne à tenir son couteau pour qu’elle puisse couper ses aliments elle-même au lieu de le faire pour elle.

Lors de la toilette, si la personne a du mal à atteindre certaines parties de son corps (haut du dos, pieds, etc.), il est conseillé de l’aider à laver ces zones, mais de la laisser faire elle-même le reste de sa toilette.

Lors de l’habillement, aider à faire, c’est laisser la personne choisir quels vêtements elle a envie de porter et l’aider à les enfiler plutôt que de décider à sa place et de l’habiller.

  • Écouter et dialoguer

Le comportement d’une personne peut changer avec la maladie ou la dépendance, et communiquer avec elle peut devenir difficile. L’écoute et le dialogue sont pourtant des éléments clés du prendre soin. Décider à la place de la personne, être trop directif, ou encore élever la voix en cas d’incompréhension peut s’apparenter à de la maltraitance. En effet, cette dernière ne concerne pas uniquement la violence physique (gestes brusques, coups…). L’infantilisation, une attitude dévalorisante, des ordres contradictoires, l’interdiction de sortir ou d’accomplir certains gestes sont aussi des actes de maltraitance.

En cas de doute sur le sujet, contactez l’association Alma France, qui pourra vous conseiller.

Prendre soin de soi

Soutenir un proche en situation de perte d’autonomie nécessite un engagement fort, et ce d’un point de vue psychologique tout autant que physique. Le recours au soutien de leur entourage ainsi que la constitution d’un réseau d’entraide permettent aux aidants de partager leurs expériences et d’éviter l’isolement.

Lorsque l’on s’occupe constamment de quelqu’un d’autre, il peut arriver qu’on ne fasse plus attention à soi. Pourtant, certains signes doivent agir comme des sonnettes d’alarme : insomnie, douleurs articulaires, irritabilité, etc. Il ne faut alors pas hésiter à faire appel à son entourage (famille, voisins, amis) pour lui demander de prendre le relais.

Différentes structures peuvent procurer soutien et écoute aux aidants familiaux : les équipes des Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) et des Centres communaux d’action sociale (CCAS) en premier lieu, mais aussi de nombreuses associations :

Les groupes de parole sont constitués de volontaires partageant une même réalité quotidienne. Encadrés par un animateur professionnel, ils permettent aux participants d’échanger leurs expériences. Les aidants peuvent y obtenir de l’information, recevoir des conseils, et bénéficier d’un soutien psychologique. Ces groupes sont animés par des associations.

Les cafés des aidants sont des débats informels animés par des psychologues cliniciens. Ils sont basés sur un principe de partage d’expériences. Nés à l’initiative de l’Association Française des Aidants familiaux, les cafés des aidants sont mis en œuvre par des associations locales.

Les solutions de répit

Soutenir un proche âgé dépendant nécessite souvent une disponibilité importante. Cependant, l’aidant familial peut se sentir fatigué, souhaiter se reposer, ou encore avoir besoin de s’absenter pour des raisons personnelles. Il existe diverses solutions temporaires qui permettent de procurer des moments de répit aux aidants familiaux, en particulier lorsqu’ils accompagnent un proche atteint de la maladie d’Alzheimer.

accueil-personne-alzheimerL’accueil de jour

Un accueil de jour est un lieu réservé à l’accueil de personnes âgées pour une durée allant d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine. Ces structures sont en général rattachées à une maison de retraite ou à un hôpital gériatrique. La personne accueillie participe à diverses activités, qui visent en particulier à stimuler son autonomie et à lui permettre ainsi de rester à domicile dans les meilleures conditions possibles.

Des accueils de jour spécifiques existent pour les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. L’admission en centre d’accueil de jour se fait après un diagnostic établissant l’existence de troubles neurodégénératifs, au cours d’une consultation mémoire.

L’accueil de nuit

L’accueil de nuit est un mode d’hébergement à temps partiel en maison de retraite destiné à des personnes vivant à domicile.

Il leur permet de bénéficier des services de la maison de retraite, en particulier pour l’accomplissement des actes de la vie quotidienne : coucher, lever, habillage, toilette, prise de médicaments, de repas…

L’accueil de nuit favorise ainsi le maintien à domicile de personnes ayant une perte d’autonomie.

Il permet également aux aidants de la personne accueillie la nuit de profiter de moments de répit.

L’hébergement temporaire

L’hébergement temporaire est une solution transitoire et limitée dans le temps (90 jours par an maximum). Il permet à une personne âgée de résider pendant un moment en collectivité, soit parce qu’il lui est provisoirement impossible de rester chez elle (travaux dans son logement, absence de ses proches, etc.), soit afin de préparer une éventuelle entrée en maison de retraite. L’hébergement temporaire peut également être utilisé pour procurer un répit aux aidants familiaux.